2ème Congrès
Termes de références de l'organisation du deuxième congrès international de la Société Guinéenne de Médecine Légale et Santé Sécurité au Travail du 13 au 14 novembre 2025 à l'hôtel NOON de Conakry.
Thème Central:
"Violences basées sur le genre et les risques professionnels".
1- Contexte et justification
La violence basée sur le genre est l’une des violations des droits humains la plus répandue au monde. Elle ne connaît aucune frontière sociale, économique ni nationale. Elle met à mal la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie des survivantes. Elle reste entourée d’une culture du silence, soutenu par des croyances et des valeurs culturelles qui l’encouragent, la justifient ou estiment qu’il s’agit d’une caractéristique ordinaire des relations hommes-femmes.
La violence basée sur le genre ne se limite pas aux violences faites aux femmes et aux filles. Cependant, près d’une femme sur 3, soit 736 millions de personnes, ont déjà été victimes de violences au sein du couple, de violences sexuelles perpétrées par une autre personne que leur partenaire, ou des deux, au moins une fois dans leur vie, selon des données de 2021 de l’Organisation mondiale de la santé. La violence apparaît généralement très tôt dans la vie des femmes, y compris la violence sexuelle commise par des personnes n’étant pas leur partenaire. Parmi celles qui ont déjà été en couple chez les 15-19 ans, une adolescente sur 4 a déjà subi des violences sexuelles de la part d’un partenaire ou conjoint. Toutes les 10 minutes, une femme ou une fille est tuée par son partenaire intime ou un membre de sa famille. Plus de quatre femmes et filles sur cinq (86 %) vivent dans des pays sans aucune protection juridique solide ou dans des pays où les données sur ce sujet ne sont pas disponibles.
Selon l’Enquête Nationale sur les Violences Basées sur le Genre (EN-VBG 2016), 80,7% des femmes et filles de 15 – 69 ans ont subi un acte de violence depuis l’âge de 15 ans dont 29,3% de violences sexuelles. Au total 11,8% des femmes ont été victime de viols au moins une fois depuis l’âge de 15 ans et 6,6% l’ont subi au cours des 12 derniers mois. Cela suppose qu’en extrapolant, c’est 223 091 femmes et filles de 15-64 ans qui sont victimes de viols chaque année (Base : les données de population de 2020).
Les pratiques traditionnelles néfastes comme les MGF/E, les mariages précoces sont très répandus dans le pays. En Guinée, c’est presque 1 sur 2 (46% EDS-2018), soit 654 858 filles qui sont mariées avant 18 ans chaque année ; (iii) la prévalence de l’excision bien que légèrement baisée entre 2012 et 2018 de 97 % à 95 % chez les femmes de 15 – 49 ans et de 45 % à 39 % chez les filles de moins de 15 ans. Il est important de noter que 390 376 filles de moins de 15 ans sont encore victimes des MGF chaque année. Cependant, bien qu’aucune loi ne l’autorise, près du tiers des filles de 0-14 ans sont excisées par des professionnelles de santé, notamment les Infirmiers/Sage-femme.
Les violences basées sur le genre ont des conséquences à court et long terme sur sa santé physique, psychologique, sexuelle et reproductive. Blessures, grossesses non intentionnelles, infections sexuellement transmissibles et maladies gynécologiques, mais aussi anxiété, dépression, syndrome de stress post-traumatique et automutilation ne sont que quelques-uns des maux auxquels les survivantes doivent faire face. Ainsi, celles qui ont subi des violences au sein du couple ont deux fois plus de chances de subir un avortement provoqué, et leur risque de contracter une infection sexuellement transmissible ou le VIH est multiplié par 1,5.
La violence basée sur le genre n’est pas uniquement une violation des droits des femmes et des filles. L’impunité dont jouissent les agresseurs et la terreur générée par leurs actes ont un effet sur toutes les femmes et toutes les filles. Les coûts sociaux et économiques sont énormes et limitent les contributions des femmes et des filles au développement international, aux processus de paix et au progrès, et ont des conséquences dramatiques à l’échelle de la planète.
Lutter contre la violence basée sur le genre nécessite la mise en place de programmes de prévention, de prestations de services, d’élaboration de politiques et de lois, mais aussi de collecte de données et de recherche. Ces programmes reposent sur la promotion de l’égalité des genres, l’adoption de lois et de politiques nationales contre la violence basée sur le genre, la collecte de données et la production de preuves afin de comprendre la prévalence, l’incidence et l’impact de la violence basée sur le genre.
La ségrégation sexuée du travail et des tâches entre hommes et femmes, qui se distribuent dans des secteurs et métiers différents, a eu tendance à affecter les hommes davantage vers les métiers les plus soumis à la pénibilité physique, comme porter des charges lourdes ou travailler dans un environnement agressif, dans le bruit ou la poussière ; et les femmes davantage à des tâches dites plus fines, pouvant-être considérées comme plus légères mais qui, par leur répétition, leur rythme ou les contraintes temporelles dans lesquelles elles sont effectuées, peuvent être très usantes et sources de maladies professionnelles.
Les tendances mondiales concernant l’incidence des accidents du travail et des maladies professionnelles sont particulièrement complexes. Si le taux de mortalité mondial des travailleurs imputable à des accidents du travail a baissé, celui des taux de mortalité imputables à des maladies professionnelles stagnent.
On estime que chaque année, 160 millions de nouveaux cas de maladie professionnelle surviennent dans le monde. Comme les maladies professionnelles entraînent une réduction de la capacité de travail, elles deviennent de plus en plus problématiques pour les systèmes de sécurité sociale. L’augmentation de l’incidence des maladies professionnelles a un impact non seulement sur les régimes d’indemnisation des travailleurs dont elle accroît les dépenses de prestations, mais aussi sur les programmes de soins de santé, d’indemnisation du chômage, d’assistance sociale et de retraite.
Des études plus approfondies révèlent que l’incidence des accidents du travail non mortels est actuellement en augmentation et qu’il existe une tendance vers des pathologies graves, en raison, par exemple, de l’exposition à des agents carcinogènes, à l’amiante et à la silice.
Par ailleurs, les problèmes de santé mentale, ou les risques psychologiques, sur le lieu de travail sont en augmentation étant donné les changements qui surviennent dans le monde du travail et qui accroissent les niveaux de stress, et ce du fait de facteurs tels qu’une plus forte intensité de travail, des exigences accrues, une insécurité de l’emploi et même le harcèlement et la violence.
En conséquence de ces évolutions, les politiques de sécurité et santé au travail, jusqu’à présent basées sur une approche axée sur les blessures et les accidents, doivent être réorientée vers une approche de plus en plus centrée sur les maladies professionnelles et les organisations de sécurité sociale doivent adopter une démarche plus globale de la santé et de l’employabilité des travailleurs.
Le 2ème Congrès de Médecine Légale/Santé au travail a pour ambition de mettre la prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre et des maladies professionnelles au cœur des préoccupations et de réduire le sentiment d’abandon des victimes qui prévaut dans notre pays.
- Objectifs :
Les objectifs du 2ème Congrès de Médecine Légale/Santé au travail sont les suivants :
- Offrir une plateforme d’échange sur la question des violences basées sur le genre et des risques professionnels ;
- Valoriser les résultats des activités de recherche mises en œuvre depuis la dernière édition et des projets de recherche en cours au sein des équipes de recherche ;
- Favoriser les échanges entre chercheurs africains d’une part, et entre chercheurs africains et chercheurs d’autres régions du monde, d’autre part;
- Renforcer les capacités des acteurs de la prévention et de la prise en charge des violences basées sur le genre et des risques professionnelles (enseignants-chercheurs, chercheurs, organisations de sécurité sociale et les fournisseurs de soins de santé) ;
- Faire l’inventaire des acteurs de la prévention et de la prise en charge des violences basées sur le genre et des maladies professionnelles et entamer une réflexion sur les collaborations réelles efficaces entre elles à initier ;
- Résultats attendus :
- Une plateforme d’échange sur la question des violences basées sur le genre et des maladies professionnelles est offerte aux différents acteurs.
- Des résultats pertinents de recherche sont présentés et consolidés, et des stratégies pour leur valorisation sont identifiées ;
- Des échanges sont favorisés entre chercheurs africains d’une part, et entre chercheurs africains et chercheurs d’autres régions du monde, d’autre part ;
- Le renforcement des capacités des acteurs capacités des acteurs de la prévention et de la prise en charge des violences basées sur le genre et des maladies professionnelles est réalisé ;
- Un inventaire des acteurs de la prévention et de la prise en charge des violences basées sur le genre et des maladies professionnelles est réalisée et des liens de collaborations entre elles sont établies.
- Thème et Sous-thèmes :
Le thème central de ce 2ème congrès est :
« Violences Basées sur le Genre et maladies professionnelles. »
Les sous-thèmes sont :
- Les violences conjugales ;
- Les violences en milieu de travail ;
- Les problèmes de santé mentale en milieu de travail;
- Sécurité sociale et fourniture de soins de santé.
- Méthodologie :
5.1. Organisation :
Le 2ème Congrès de Médecine Légale/Santé au travail sera organisé à l’Hôtel Noom, à Conakry (Côte d’Ivoire), durant deux (2) jours du 29 au 30 mai 2025.